Voie de l’Aigle – Autriche 2021
La Voie de l’Aigle, ou Adlerweg en VO. C’est ce nom qui nous fait de l’oeil depuis si longtemps. Ça sonne majestueux. Et puis l’Autriche, c’est le pays des Alpes par excellence. Couvert à plus de 70% par la chaine de montagne, son évocation nous fait directement penser aux petits villages alpins en bois, aux tyroliens… C’est d’ailleurs exactement ce que nous y trouverons.
Au départ d’Innsbruck, qui ressemble fortement à la ville parfaite, nous longerons une aile de l’aigle, puisque ce sentier est nommé ainsi d’après la forme qu’il trace sur la carte, une sorte de V qui ferait penser aux deux ailes d’un aigle alpin. Nous nous arrêterons à Sankt Anton am Arlberg, plus belle station de ski selon certain. Entre ces deux villes autrichiennes très « parfaites », nous traverserons des paysages alpins véritablement majestueux en ayant toujours cette impression, arrivés aux sommets, de surplomber toute la chaine des Alpes.
Il faut dire que ce sentier est pour la plupart du temps en haute-montagne et, je dirais, réservé à des randonneurs aguerris. J’ai moi-même été en difficulté à plusieurs reprises et cet aigle m’a poussé dans mes retranchements. Il faut dire que marcher sur des crêtes pendant toute une journée pour quelqu’un qui a le vertige n’est pas le plus facile. Sans compter les passages abrupts où il faut s’aider de chaines pour ne pas tomber dans le ravin. Mais a posteriori, quel plaisir de se dire que l’on a réussi à franchir ses épreuves.
En dehors du défi sportif donc, j’ai essayé de faire une sorte de carnet de voyage de cette randonnée, comme je le fait maintenant quasiment tous les ans, mais avec un esthétique qui se veut encore plus marquée « carnet », plus instantanée, sans forcément de thème à cette série de photo si ce n’est la retranscription de notre marche et des rencontres visuelles faites le long de la voie de l’aigle. J’ai néanmoins été marqué par une sorte de rigueur autrichienne, où tout me semblait très organisé, très carré, très propre, ce qui me donnait cette impression de recherche de la perfection. J’ai été un peu critique de cette apparente netteté et mes camarades de marche m’ont ainsi surnommé « l’agent du chaos », ce qui m’a fait rire. Il faut dire qu’après avoir vécu en Italie, à Gênes qui plus est, le contraste est saisissant et l’acclimatation peut être difficile.